Soyons « eudémonistes » !
Dans une conversation professionnelle, un client occupant une fonction RH me fait part de sa conviction de la nécessité de « travailler l’hédonisme » dans l’entreprise : « vois-tu, il est indispensable que les salariés se sentent bien dans leur travail, qu’ils puissent prendre du plaisir à ce qu’ils font ! ». De prime abord, on peut être satisfait de constater que les entreprises mettent en œuvre des politiques pour favoriser le bien-être au travail des salariés. Il existe même des Happyness Managers dans certaines entreprises… De nombreux articles en font l’écho et tant mieux.
Fait-on pour autant la différence entre plaisir et bonheur au travail ?
L’hédonisme est une philosophie de vie pratiquée par les grecs anciens, et parmi eux le célèbre Epicure ou encore Aristippe de Cyrène. Elle visait la recherche du plaisir individuel sous toutes ses formes physiques, intellectuelles, artistiques… tout en évitant le déplaisir, les frustrations, les querelles, le rabaissement voire l’humiliation. Cette doctrine invite chacun encore aujourd’hui, à vivre dans le moment présent à la recherche des satisfactions quotidiennes pour soi. Ce sont des plaisirs simples, vantés par Horace et son célèbre « Carpe diem ! ». Cet hédonisme-là, est sans doute applicable à l’entreprise, mais peut-être n’est-il qu’une façade superficielle et sans fondements de relation profonde à soi et aux autres ?
De la contrainte au bonheur
Si l’un des objectifs des Ressources Humaines est de permettre un plein épanouissement des salariés dans leur entreprise (c’est l’idée d’aller au travail chaque matin avec enthousiasme), soyons objectif et avouons qu’il existe dans tout travail des contraintes… C’est l’origine même du mot « travail » !
Pour autant, les contraintes participent à la frustration, la frustration développe la capacité à faire face, la capacité à faire face rend plus fier de soi, et l’on est plus heureux, et ce qui rend plus heureux développe le bonheur… Le plaisir sans déplaisir, plus qu’irréaliste, ne conduit pas au bonheur :
« C’est au travers de la frustration et de l’attente que naît un Objet extérieur d’où vient la gratification » disait Freud.
Soyons donc eudémonistes plutôt qu’hédonistes !
La prise en compte des personnes mène au bonheur
Être eudémoniste consiste à rechercher ce qui est fondamentalement bon pour l’Homme. Pour que l’entreprise trouve la voie du bonheur, il faut réunir 2 conditions :
1.) que chaque manager soit attentif à « remplir » le réservoir émotionnel du collaborateur. Il le fera en travaillant à l’accomplissement de ses besoins psychologiques qui stimulent le développement de l’Homme et dont la satisfaction procure éveil et vitalité.
2.) que chaque personne façonne son état d’esprit pour l’orienter vers la relation à l’autre, quel qu’il soit : Comment j’accueille l’autre au bureau ? Comment je gère ma frustration ? Quelle parole positive puis-je dire ? Comment je regarde l’autre ? Quelle attitude je dégage ? etc.
Car au-delà des nouvelles formes de management qui se développent à travers l’Entreprise libérée, l’holacratie, la sociocratie… et qui ont pour vocation de redonner à chaque personne davantage de bonheur au travail, … c’est bien la prise en compte des personnes qui mène au bonheur au travail. Plus encore que le retour du sens donné à l’action, plus encore que l’autonomie, plus que l’intérêt du travail ou la bienveillance, le bonheur se partage et se vit à plusieurs.
C’est donc bien ensemble que nous trouverons le bonheur alors que le plaisir se trouvera de façon individuelle. Pour y parvenir la formation à la Process Communication © est un moyen de mieux comprendre la relation à soi et aux autres, en vue du bonheur au travail. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre serviteur !
(ODEGO Conseil © mai 2018)