La reconnaissance
Ce matin, c’est réunion d’équipe. Vous attendez ce moment, car le trimestre passé, car vous n’avez pas ménagé vos efforts commerciaux et vous avez réalisé et dépassé vos objectifs ! C’était un travail d’équipe et vos collègues et vous-même avez hâte d’entendre votre boss vous dire que vous avez été performants sur la fin d’année.
La réunion se déroule… et puis rien… ou plutôt votre patron lâche sur un ton monocorde
« C’est pas mal sur le dernier trimestre mais on n’est pas sorti d’affaires, il va falloir faire mieux ». Dans les entreprises (le lieu où les femmes et les hommes entreprennent ensemble), combien de collaborateurs ont le sentiment de ne pas avoir assez de reconnaissance de la part de leur hiérarchie… Et dans sa vie personnelle, qui n’a jamais pensé que « franchement, untel pourrait me dire merci de ce que j’ai fait pour lui… ». La reconnaissance semble être pour chacun un besoin fondamental, voire vital.
Le besoin de reconnaissance a été identifié par les sciences humaines dès le début du 20ème siècle : pourtant l’objet du travail était d’augmenter la performance économique des entreprises. Elton Mayo a découvert le facteur humain de la performance, puis Abraham Maslow a mis en évidence le besoin fondamental d’estime (de soi et des autres) à travers la hiérarchisation des besoins, complété par Robert Rosenthal et son effet Pygmalion dans les années 1980.
Pour bien comprendre la signification de ce mot, revenons à sa construction. Il est composé de 3 éléments : naissance, ce qui signifie vivre, exister ; re, ce qui signifie à nouveau, encore, répété ; et con, ce petit préfixe latin qui se traduit par avec. En somme, la reconnaissance est le fait de faire exister l’autre au travers de l’intérêt, de l’attention que je vais lui porter. Quand quelqu’un passe dans la rue et me salue, il me « reconnaît » car il s’adresse à moi par un mot « bonjour », ou un geste. A ce moment, j’ai le sentiment d’exister.
Chaque collaborateur a ce besoin de reconnaissance inscrit en lui. C’est entre autre ce besoin qui nous guide dans toutes nos actions, de notre naissance à notre mort. Par exemple l’enfant qui jette une boulette de papier sur le bureau du professeur ou qui offre une fleur à sa maman…
Si tous, nous recherchons la reconnaissance à travers l’attention particulière de l’autre, certains besoins sont plus importants que d’autres selon qui nous sommes : on évoquera ici le besoin de la reconnaissance de son travail et de ses compétences, pour d’autres le besoin d’être reconnu à travers son organisation, pour d’autres encore le besoin de reconnaissance en tant que personne, d’autres recherchent la reconnaissance de leurs opinions, des valeurs qu’ils portent. Conclusion, en tant que manager, ne négligez pas ce besoin de reconnaissance chez vos collaborateurs, cherchez ce qui les met en mouvement et commencez par un simple bonjour, un simple regard ou geste, ce qui marque l’intérêt que vous leur portez !
(ODEGO Conseil © octobre 2017)