Le coaching, une aide à la décision.
Il y en a pour tous les goûts, tous les styles, tous les budgets… De nombreux coachs s’établissent avec l’étiquette coach sportif, coach scolaire, coach d’affaire, coach de vie, love coach, coach personnel ou coach professionnel : le coaching est une mode qui semble bien se porter. Mais qu’attend-on d’un coach ? Pour quelles raisons va-t-on le consulter ? Pour quels résultats ? Entretien avec Hubert ROBINNE, dirigeant de ODEGO Conseil, coach certifié RNCP.
D’où vient le coaching ?
Socrate était l’un des premiers coachs ! En tant que philosophe de la Grèce antique, il avait développé une méthode, la maïeutique, qui aider à accoucher des vérités, grâce à un questionnement spécifique. C’est une pratique destinée à apporter à chacun, des réponses personnelles que nous avons tous, à partir du moment où l’on veut bien y réfléchir. La maïeutique permet en effet à l’interlocuteur de « dire plus de choses que l’on n’en portait en soi » (Platon – Théétète). Beaucoup plus proche de nous, c’est Emile Coué, un psychologue, qui développa la psychologie comportementale et la pensée positive. C’est de lui dont on tient la fameuse « méthode Coué », un principe d’autosuggestion qui amène la personne à trouver des solutions positives à ses problèmes. Mais le coaching moderne est véritablement apparu dans la deuxième partie du 20ème siècle avec les travaux de l’école de Palo Alto et Grégory Bateson sur la communication interpersonnelle, de Eric Berne sur l’Analyse Transactionnelle, de Grinder et Bendler sur la Programmation Neuro-Linguistique entre autres, et plus récemment encore avec les travaux de Frédéric Hudson. C’est la conjonction de toutes ces méthodes qui ont fait émerger le coaching moderne.
Qu’est-ce que le coaching et à quoi ça sert ?
Pour définir le coaching, je reprends simplement l’origine du mot coaching. Il vient du verbe français « cocher », signifiant accompagner, emmener vers. Le cocher emmenait les voyageurs pour les faire arriver à destination ! Eh bien le coaching est cette discipline, un vrai métier, qui consiste à accompagner de façon positive le coaché dans le but de lui faire trouver ses propres solutions face à des problématiques personnelles ou professionnelles et à atteindre ses objectifs. C’est encore aider le coaché à orienter sa vie personnelle ou professionnelle. Au travers d’un coaching, la personne accompagnée améliore sa connaissance de soi et s’ouvre à davantage de performance.
Vous pouvez nous en dire plus ?
Le coaching sert dans un grand nombre de cas dès lors qu’une personne a le sentiment de ne pas arriver à ses fins, ou même, de ne pas arriver à avoir d’objectif. On peut utiliser le coaching pour voir ou comprendre les choses différemment. C’est une manière de se remettre en cause, de prendre davantage conscience de soi, de l’autre et de son environnement. C’est en définitive une véritable aide à la décision. Car le principe est d’examiner l’état présent, la situation que vit la personne, de l’aider à choisir un objectif futur, de faire tomber le maximum de blocages pour déterminer enfin un plan d’actions qui mènera à l’objectif.
Et concernant le coach, comment définit-on son rôle ?
La réponse est vaste, mais pour résumer, c’est une personne qui aide un client à atteindre un objectif qu’il s’est fixé. C’est donc un accompagnement régulier, au travers d’entretiens individuels, jusqu’à ce que le client soit en mesure d’atteindre son objectif. Frédéric Hudson définit le coach comme « une personne entraînée et dévouée à guider les autres vers davantage de compétences, d’engagement et de confiance en eux » (The Handbook of Coaching). Le coach a pour mission d’emmener le client vers un futur positif et atteignable. Il doit veiller en permanence à élever son client en lui faisant prendre conscience que la clé est en chacun de nous. Il utilise une méthode, une structure d’entretien avec des outils spécifiques qui permettent au coaché de mieux se connaître.
Un dirigeant peut-il avoir un retour sur investissement ?
Bien sûr ! Outre le fait que des enquêtes et études (ICF Global Coaching Study) ont démontré les gains financiers – on parle jusqu’à plus de 500% de retour sur investissement -, il est surtout important de voir que les coachés évoquent de nombreux bienfaits attribués au coaching. Par exemple, selon l’étude ICF de 2009, 80% des clients interrogés considèrent avoir obtenu un bénéfice sur leur confiance en eux, 72% disent être plus habiles dans leur communication, tandis que 70% ajoutent qu’ils sont plus performants au travail. Ce sont des chiffres qui en disent long sur l’intérêt d’un coaching d’un point de vue personnel et professionnel !
A qui faire confiance quand on ne connaît pas de coach ?
La profession s’est énormément structurée depuis une quinzaine d’années. Le meilleur réflexe est de passer par un coach certifié, ayant suivi une formation reconnue par l’Etat et inscrite au Répertoire National de la Certification Professionnelle. C’est un gage de qualité puisque la formation est assurée sur une longue durée avec des pratiques professionnelles. Ensuite, il s’agit de regarder les compétences du coach (les domaines d’intervention, les expériences professionnelles, les responsabilités managériales exercées, etc.). Il faudra aussi s’assurer que le coach est lui-même supervisé, et qu’il se forme en permanence, autre critère de qualité. Enfin, il s’agira de prendre rendez-vous pour tester le feeling avec le coach car il est très important que la relation de confiance s’installe.
Pour conclure, quelle est votre approche personnelle du coaching professionnel ?
C’est aussi une question qu’un client peut poser à un coach. Cela l’éclairera sur ce qu’il propose. Mon approche est liée à l’analyse systémique. Le plus couramment, quand vous avez un problème, vous cherchez à traiter ce problème sur le mode analytique, c’est à dire avec la question du « pourquoi ?, quelles en sont les raisons ? ». Le modèle systémique offre une façon de penser différente -et complémentaire- car il se tourne vers la recherche de plusieurs solutions et des acteurs qui peuvent résoudre le problème. Ce modèle pose la question du « vers quoi dois-je aller et comment ? ». J’utilise aussi les travaux en analyse transactionnelle de Eric Berne qui mettent en avant des scénarios de communication sur lesquels on peut travailler. Et puis, dans certains cas, j’utilise également la Programmation Neuro Linguistique (PNL) qui permet d’améliorer la perception que nous avons de nous et des autres à travers des grilles spécifiques d’observation. Quand on utilise la PNL, c’est aussi pour se fixer des objectifs et les atteindre. J’analyse le langage, les sens, la posture corporelle du coaché et je l’accompagne à reproduire ce qui lui permet d’avancer. Les outils sont toujours choisis en fonction des problématiques du client.